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Duché de Savoie
Le duché de Savoie vers 1700 et les États sardes (en rose).
Informations générales
Statut | Duché du/des - Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire (1416-1713) - Royal Standard of the King of France.svg Roy. de France (1703-1713) - Savoie flag.svg États de Savoie (1416-1713) |
catholicisme |
Histoire et événements
Élévation du comté en duché par l’empereur Sigismond Ier du Saint-Empire. | |
1563 | Suite aux traités de Cateau-Cambrésis et à la victoire d'Emmanuel Philibert de Savoie à la bataille de Saint-Quentin à la tête des armées impériales contre le Royaume de France, transfert de la capitale de Chambéry vers Turin. |
1600-1601 | Guerre franco-savoyarde : échec face au royaume de France. Traité de Lyon (1601) : perte de la Bresse, de Gex et du Bugey, mais récupération du marquisat de Saluces. |
1703 | Obtention du marquisat de Montferrat. |
1706 | Bataille de Turin : libération de la ville contre le Royaume de France. |
1701-1714 | Guerre de Succession d'Espagne : Traités d'Utrecht (1713) : acquisition du Royaume de Sicile. |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Entités suivantes :
Le duché de Savoie est un fief du Saint-Empire romain germanique, du XVe au XIXe siècle, bénéficiant d'une relative autonomie politique. Il a pour capitale la ville de Chambéry (1416-1563), située sur le versant septentrional des Alpes, puis celle Turin (1563-1713), en Piémont.
Le duché correspond à l'ensemble des territoires, appelés également les États de Savoie, obtenus par la maison de Savoie, depuis son émergence au cours du XIe siècle. En 1416, le comte Amédée VIII de Savoie obtient de l'Empereur l'érection du comté de Savoie en duché. Ses successeurs obtiennent le titre et le royaume de Sicile en 1713, puis celui de royaume de Sardaigne en 1720. En 1860, le duché de Savoie est annexé à la France sous le Second Empire de Napoléon III, tandis que le reste des territoires sont intégrés au nouveau royaume d'Italie.
Duché de Savoie au XVe siècle.
Le duché de Savoie, en 1416, s'organise autour de châtellenies, qui se regroupent en bailliages. Il y a ainsi treize bailliages ou équivalents et quelque 175 châtellenies1,2, dont :
•.le bailliage de Savoie (18 châtellenies), comprenant la Savoie Propre, la Maurienne et la Tarentaise, avec pour chef-lieu Chambéry, capitale du duché jusqu'en 1563 ;
•.le bailliage de Bugey (3 châtellenies), siège : Rossillon (château) remplace l'ancienne cité stratégique de Saint-Rambert-en-Bugey, puis est remplacée par Belley
•.le bailliage du Val d’Aoste (5 châtellenies), siège : Aoste (tour du bailliage)
•.le bailliage du val de Suse avec le Canavais (3 châtellenies)
•.le bailliage du Chablais (16 châtellenies), siège : château de Chillon
•.le bailliage du Pays de Vaud (environ 8 châtellenies selon les périodes), siège : Moudon (château). En 1456, il devient un apanage avec 17 ou 18 châtellenies.
•.le bailliage de Faucigny (11 châtellenies), siège : Châtillon (château)
•.le bailliage de la Bresse (10 châtellenies), siège : Bourg
•.le bailliage du pays de Gex, siège : Gex
•.le bailliage du Valbonnais, siège : Montluel (seigneurie de Montluel)
•.le bailliage de la terre de Provence (comté de Nice et terres nouvelles de Provence), siège : Nice
•.le bailliage du Genevois (comté de Genève), siège : Annecy (château)
•.le Viennois (9 châtellenies)
Le duché de Savoie au XVIIIe siècle est subdivisé en provinces, mandements et communes :
•.La province de Savoie Propre (Chambéry)
•.La province de Maurienne (Saint-Jean-de-Maurienne)
•.La province de Tarentaise (Moûtiers)
•.La province de Faucigny (Bonneville)
Article détaillé : Histoire de la Savoie.
Le 19 février 1416, l'empereur Sigismond er érige le comté de Savoie en duché de Savoie, lui offrant une autonomie politique sans précédent1. L'empereur récompense ainsi les Savoie de leur fidélité1. La cérémonie se déroule au château de Chambéry en présence des cours allemandes et savoyardes1. La date de l'événement, 19 février, est retenue par les mouvements identitaires comme la fête « nationale » savoyarde3,4.
Carte des cercles impériaux (début du XVIe siècle). Le duché est représenté en violet.
Le duché, au cours de cette période, occupe une « place particulière » au sein de l'Italie impériale (Reichsitalien)5,6. Bien que considéré comme l'un des fiefs impériaux majeurs du territoire centre-nord de l'Italie, aux côtés de la Toscane, Gênes, Milan ou encore les duchés de la plaine du Pô7, en tant que membre du cercle impérial du Rhin-Supérieur (Oberrheinischer Reichskreis), à la suite de la réforme du système impérial à la fin du XVe siècle, il est le seul à posséder un siège et un droit de vote à la diète impériale5,6. Toutefois, le duc n'en fera jamais usage néanmoins5,6,8.
À la suite de l'occupation du duché par les Français (1536-1559) mais aussi en raison de sa proximité avec la frontière et son emplacement sur la route de l'Italie, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie décide de transférer la capitale du duché de Chambéry à Turin, au lendemain du traité de Cateau-Cambrésis, en 15639,10. Turin devient symboliquement la capitale des États de Savoie le 7 février 1563, avec l'entrée du couple ducal9.
Carte du duché de Savoie en 1631.
Lors de la guerre de Succession d'Espagne, le duc de Savoie Victor-Amédée II soutient le roi d'Espagne Philippe V, puis fait volte-face11. Le duché ainsi que le comté de Nice sont occupés par la France en 170311. Les traités d'Utrecht, en 1713, mettent fin à l'occupation. Le duc de Savoie obtient la même année, en échange de son soutien aux autres puissances, le royaume de Sicile. Il échange toutefois avec la maison d'Autriche ce royaume contre celui de Sardaigne par le traité de Londres, sous la pression de la Grande-Bretagne11. L'échange est effectif en 1720, à la fin de la Guerre de la Quadruple-Alliance.
En 1860, la Révolution italienne (Risorgimento) et les plébiscites pour l'unification en Italie fédèrent les différents États d'Italie et installent le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II de Savoie sur le trône d'une monarchie constitutionnelle avec l'appui de l'empereur des Français Napoléon III.
Le 22 avril de la même année, lors de la ratification du traité de Turin, à la suite d'un plébiscite censitaire (130 533 « Oui » / « Oui et zone » contre 235 « Non »), le duché de Savoie est cédé — ainsi que le comté de Nice — conditionnellement à la France, formant les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie (et celui des Alpes-Maritimes).
Le duché de Savoie hérite de la gestion territoriale de l'ancien comté. Les châtellenies sont gérées par des châtelains, aux mains de plusieurs familles nobles de la région. Le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »12,13. Il est chargé de la gestion de la châtellenie, ou mandement, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château14.
Les bailliages sont entre les mains d'un bailli, mis en place depuis 1263 pour la plupart des possessions, avec une exception pour la Provence où l'on a affaire à un sénéchal et le Piémont aux mains d'un capitaine général15. Le bailli possède le contrôle direct de la châtellenie où il réside, chef-lieu du bailliage, surveille également les châtelains qui lui sont rattachés15. La justice est rendue par un juge, elle a lieu quatre fois par an pour chacune des châtellenies15.
Le français est la langue de l'État civil du duché depuis le XVe siècle et elle est rendue officielle par l'Ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, puisque le duché à cette période est occupé par les troupes françaises16. Mais cette application semble avoir été très aléatoire16.
L'usage du français remonte au comté de Savoie où des documents sont rédigés dés le XIIIe siècle17 du seul versant français. Le français est la langue véhiculaire dès le XIVe siècle et elle devient la langue administrative sous le règne du duc Emmanuel-Philibert à la suite d'un édit du 1117 ou , la substituant au latin dans les actes des tribunaux18. Cette décision s'applique au Bugey et au Val d'Aoste à la suite de l'édit de Rivoli (), qui modifie par ailleurs les prescriptions précédentes et précisant les règles d'application19,18. À la même époque, le duc de Savoie décréte l'italien, dérivé du toscan, comme la langue administrative dans ses terres du versant italien et dans le comté de Nice18.