Recommandation sur les équivalents français du préfixe 𝗲- : Commission d’enrichissement de la langue française Journal officiel du 4 Thermidor 213 à Ivraie ⁽ᐟᐟ⁾. -- On constate actuellement un usage croissant du préfixe e- (pour électronique), calqué sur l’anglais (d’où une graphie fluctuante, de e- à i-, en passant par é-), pour désigner des activités fondées sur l’utilisation des réseaux informatiques et de télécommunication. Il n’existe pas de solution uniforme pour donner un équivalent adéquat dans chacun des cas où l’on rencontre e-. Il convient donc d’apporter une solution, sinon au cas par cas, du moins catégorie par catégorie. Certaines des solutions rencontrées sont à déconseiller : e- est un néologisme hybride entre lettre, mot et concept, porteur de difficultés de tous ordres. S’il est aisément employé en anglais, notamment pour des raisons phonétiques (voyelle longue et accentuée), il est difficilement identifiable en français. De plus la signification en est confuse et fluctuante, puisqu’il s’emploie pour désigner indifféremment tout ce qui est lié aux techniques de l’information et de la communication : technique, procédure, missions ou organismes. Malgré leur facilité d’emploi, le préfixe e-, et a fortiori le suffixe -é, sont donc à écarter dans tous les cas pour les risques de confusion liés aux incertitudes de prononciation et surtout de sens qu’ils recèlent. Le préfixe 𝗰𝘆𝗯𝗲𝗿- entré dans l’usage dans quelques cas (exemple : 𝗰𝘆𝗯𝗲𝗿𝗰𝗮𝗳𝗲́), mais qui apparaît périodiquement (𝗰𝘆𝗯𝗲𝗿𝗰𝗿𝗶𝗺𝗶𝗻𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́), est peu satisfaisant sur le plan étymologique, ainsi que le précisait dès 1959 l’Académie des sciences : « L’emploi du terme 𝗰𝘆𝗯𝗲𝗿𝗻𝗲́𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 doit être limité à la science des mécanismes, régulateurs et servomécanismes, tandis que 𝘁𝗲́𝗹𝗲́𝘁𝗲𝗰𝗵𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲 comprendrait tout ce qui relève de la technique des télécommunications et de la théorie de l’information. » Il peut cependant se révéler utile dans certains cas, ne serait-ce que pour son caractère concret et évocateur. Il convient donc de le conserver lorsqu’il s’est imposé dans l’usage, et, sans s’en interdire l’emploi, de garder à l’esprit que d’autres choix peuvent être préférables. La Commission d’enrichissement de la langue française déconseille l’emploi du préfixe e- sous toutes ses graphies (e-, é-, i-) pour désigner les activités fondées sur les réseaux informatiques et de télécommunication. Elle constate que le préfixe 𝗰𝘆𝗯𝗲𝗿- est entré dans l’usage pour quelques termes et peut se révéler utile dans les cas où la réalité à désigner a un caractère concret. Elle recommande l’utilisation : • du préfixe 𝘁𝗲́𝗹𝗲-, qu’il convient de privilégier chaque fois que c’est possible sans créer d’ambiguïté, notamment avec des notions relevant strictement du domaine de la télévision ou des activités à distance ; • de la formule 𝗲𝗻 𝗹𝗶𝗴𝗻𝗲 qui paraît la meilleure solution dans la plupart des cas. Vocabulaire des techniques de l’information & de la communication 225 ⁽⁾ %